Ecrire avec Google Earth

C’est bien mod­este, le plus sou­vent farceur, par rap­port à d’autres expéri­men­ta­tions (Pierre Ménard et Anne Savel­li , François BonEti­enne Rouz­iès, Guil­laume Ertaud et bien plus) : une ten­ta­tive d’écri­t­ure dans, à côté de, grâce à, sur Google Earth, à par­tir de mes prismes, de mes intérêts pro­pres ; la famille, le Liban, Schehadé, la mémoire et leur retour.

Google Earth, mais c’est vrai de tout logi­ciel, fonc­tionne comme un embrayeur (il donne des idées, pour faire sim­ple) qui met dans un état de muse­ment : rêver­ie devant un signe, dont je décou­vre le paysage à mesure que je m’y enfonce. On y parvient en se lais­sant gag­n­er par la matière et en mul­ti­pli­ant les formes d’écri­t­ure (analyse sémi­ologique, poésie, réc­it, activisme poli­tique, etc.), c’est-à-dire les régimes et les cadres de l’ex­péri­ence. Quête, enquête et carte se définis­sent alors mutuelle­ment, dans l’acte même de l’écri­t­ure.

Pour l’in­stant (pro­jet en cours sur Twit­ter), je cherche le cit­ron­nier de mon oncle mais, comme nous l’ap­prend Attar dans Le Voy­age des oiseaux (1177), seul le mou­ve­ment compte, qui nous sépare peu à peu de notre part haletante…la seule qui compte.