La précarité rythmique

(À B.)

Briques, pier­res, tuiles
tout fut gîte et tout fut errance”
(Paul de Roux, Entrevoir, 1980)

Chaque fois qu’il pense avoir enfin trou­vé l’équili­bre, le monde cède : il ne lui accorde qu’un moment de répit.

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Il s’é­tait pour­tant couché tôt hier, avait fait un tour sur la plage et avait relu sur son cahi­er quelques for­mules mag­iques (des ritour­nelles).

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Il lui fau­dra de nou­veau enquêter : ce sera peut-être la lumière des écrans cette fois ou son régime ali­men­taire.

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D’où vient que nous ne sup­por­t­ions pas la pré­car­ité ryth­mique ? Le monde peut-il être autre chose que ce qu’il devient ?

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Dans l’e­space des dis­po­si­tions ryth­miques, nous recon­naîtrons la sta­bil­ité comme la source du changement1Jean Bol­lack et Hinz Wis­mann, Hér­a­clite ou la sépa­ra­tion, Édi­tions de Minu­it, 1972. (car la rou­tine existe pour céder).

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Aujour­d’hui, il a un peu lu, écrit et médité ; il aurait aller mieux.

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Et si nos rythmes, les pris­es que nous inven­tons pour faire face à l’in­sta­bil­ité du monde (cal­en­dri­ers, rit­uels, ritour­nelles, etc.), n’é­taient qu’un moyen pour ren­tr­er en dia­logue avec lui ? Et si la pré­car­ité était l’indice que nous avait lais­sé le monde pour le trou­ver dans le mou­ve­ment ?

Notes   [ + ]

1. Jean Bol­lack et Hinz Wis­mann, Hér­a­clite ou la sépa­ra­tion, Édi­tions de Minu­it, 1972.